Si les cas graves de violence physique restent minoritaires, de nombreux enseignants décrivent les incivilités qui minent leur quotidien. Et auxquelles ils doivent souvent faire face sans le soutien de l’institution.
« Je me suis senti très en danger. » Enseignant en CM2 dans une école de l’est de la France, Lucas* garde un souvenir bien précis de l’automne 2019. Cette année-là, le prof, plus de 15 ans d’expérience au compteur, a subi les intimidations d’un parent d’élève. Dès la rentrée, l’homme vient se plaindre que sa fille ait été placée en classe à côté d’un garçon. D’après Lucas, le père, de confession musulmane, ne goûte pas non plus les programmes, les jugeant « incompatibles avec sa religion ». Un mois plus tard, la situation s’envenime lorsque l’enseignant rappelle dans le cahier de correspondance des élèves l’obligation, en l’absence de certificat médical de contre-indication, de participer aux cours de natation.
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