Guerre en Ukraine : au moins deux personnes tuées dans des bombardements à Belgorod

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Une frappe russe a touché ce samedi un quartier résidentiel de Pidhorodne, près de Dnipro dans l’oblast de Dnipropetrovsk, faisant au moins vingt blessés, dont cinq enfants, a signalé le gouverneur local, Serhi Lyssak.

Selon les services d’urgence, deux bâtiments ont pris feu après avoir été touchés, piégeant des personnes dans les décombres.

L’un des événements phares du pays, le Forum économique de Saint-Pétersbourg, va être interdit aux journalistes originaires de pays que la Russie juge inamicaux. « Oui, en effet. Il a été décidé de ne pas accréditer les médias de pays inamicaux au SPIEF cette fois-ci », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l’agence de presse d’État Tass.

Moscou a officiellement désigné un grand nombre de pays, dont les États-Unis, le Canada, les membres de l’Union européenne et l’Australie, comme « inamicaux » dans le cadre des sanctions imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine.

Le ministre de la défense ukrainien, Oleksii Reznikov, a catégoriquement rejeté samedi le plan de paix entre l’Ukraine et la Russie proposé par l’Indonésie, lors d’une conférence sur la défense et la sécurité à Singapour. « Cela ressemble à un plan russe, pas à un plan indonésien », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas besoin que ce médiateur vienne à nous [avec] cet étrange plan », a-t-il ajouté.

Plus tôt, son homologue indonésien, Prabowo Subianto, a proposé un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », des zones démilitarisées qui seraient garanties par des observateurs et des forces de maintien de la paix de l’ONU. Il a aussi suggéré à terme un « référendum dans les zones disputées » organisé par les Nations unies. Une initiative qui a été notamment critiquée par le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

De nouveaux bombardements sur la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, ont fait samedi au moins deux morts et deux blessés, a affirmé sur Telegram le gouverneur de ce territoire touché ces derniers jours par des tirs nourris.

Viatcheslav Gladkov a rapporté qu’une « femme âgée » avait été tuée par des tirs sur la localité de Novaïa Tavoljanka, frontalière de l’Ukraine. Une deuxième personne a été blessée, touchée par des éclats d’obus à l’épaule gauche.

Dans le village voisin de Bezlioudovka, une autre femme a succombé à de « nombreuses blessures » d’éclats d’obus, a constaté le M. Gladkov, ajoutant qu’un homme a aussi été blessé par des éclats « à la poitrine et aux membres supérieurs et inférieurs » et hospitalisé.

Ces deux localités se situent dans le district de Chebekino, une ville de 40 000 habitants soumise à des tirs intenses qui ont poussé des centaines d’habitants à fuir cette semaine vers Belgorod, capitale éponyme de la région.

Le patron du groupe paramilitaire Wagner a assuré samedi qu’il était prêt à envoyer ses unités défendre la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine et frappée ces derniers jours par d’intenses bombardements.

« Si le ministère de la défense [russe] n’arrête pas ce qui est en train de se passer dans la région de Belgorod (…) où des territoires russes sont dans les faits en train d’être capturés, alors évidemment on arrivera », a réagi Evgueni Prigojine.

« On défendra notre (…) peuple russe et tous ceux qui vivent là-bas », a-t-il ajouté dans un message audio publié par son service de presse, en précisant que ses hommes n’attendraient pas d’« invitation » ou d’autorisation pour se déployer dans la région. « La seule chose qu’on demandera, ce sont des munitions, pour ne pas arriver, comme on dit chez nous, le cul nu dans le froid », a ajouté M. Prigojine.

Le gouverneur de l’oblast, Viatcheslav Gladkov, a affirmé que la région avait été touchée vendredi par plus de 500 tirs de canon, de mortier ou de lance-roquettes multiple, dont plus de 370 sur et autour de la ville de Chebekino, que des centaines de civils ont fuie.

Ces derniers jours, la région de Belgorod, surtout ses localités situées le plus près de la frontière ukrainienne, est frappée par des tirs d’une intensité inédite depuis le début de l’offensive russe en Ukraine fin février 2022.

Le nombre de morts dans les bombardements survenus vendredi dans l’oblast de Belgorod, en Russie, qui partage une frontière avec l’Ukraine, est désormais porté à cinq, samedi, contre quatre la veille. Le gouverneur de l’oblast, Viatcheslav Gladkov, a recensé la mort de deux hommes et une femme dans la ville de Valouïki ainsi que de deux femmes à Chebekino.

Les bombardements de vendredi ont également endommagé deux gazoducs, dont un qui a été réparé. A Chebekino, « il n’y a ni électricité ni eau dans la ville », selon la publication du gouverneur sur Telegram. De nombreuses voitures et maisons y ont été endommagées.

Au sud-ouest de Chebekino, dans le village de Mourom, « certaines rues restent sans électricité ni communications mobiles », a rapporté le gouverneur.

Les frappes sur la région de Belgorod se sont intensifiées ces derniers jours, au moment où Kiev affirme s’apprêter à lancer une grande offensive contre les zones conquises par les forces russes en Ukraine.

Après le départ de la quasi-totalité des unités du groupe paramilitaire russe Wagner de Bakhmout, la Russie continue de redéployer l’armée régulière pour y tenir la ligne de front. Toutefois, selon les services de renseignement britanniques « l’ensemble de la force russe est susceptible d’être moins flexible pour réagir aux défis opérationnels ».

Le ministère de la défense britannique estime que les forces aéroportées russes (VDV) sont « très dégradées par rapport à leur statut “d’élite” avant l’invasion » de l’Ukraine par la Russie.

Très attendue, la contre-offensive pour récupérer les zones conquises par les forces russes en Ukraine est prête à être lancée, a assuré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. « Je ne sais pas combien de temps cela prendra. Pour être honnête, les choses peuvent se dérouler de différentes manières. Mais nous allons le faire et nous sommes prêts », a-t-il soutenu dans une interview accordée au Wall Street Journal publiée samedi. « Nous croyons fermement que nous allons réussir », a ajouté M. Zelensky.

Le mois dernier, Volodymyr Zelensky estimait que l’Ukraine devait attendre l’arrivée de nouveaux véhicules blindés occidentaux avant de lancer cette contre-offensive. Il s’est lancé dans une campagne diplomatique visant à préserver le soutien de l’Occident et à obtenir plus d’aide militaire et d’armes, un soutien essentiel pour permettre à l’Ukraine de mener à bien ses projets.

Le ministre de la défense indonésien, Prabowo Subianto, a proposé un plan pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine lors d’une conférence sur la défense et la sécurité à Singapour. « J’appelle la Russie et l’Ukraine à s’engager à cesser immédiatement toutes hostilités », a-t-il déclaré, soulignant que les économies et l’approvisionnement en nourriture des pays d’Asie étaient durement affectés par ce conflit.

Le ministre a proposé un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », des zones démilitarisées qui seraient garanties par des observateurs et des forces de maintien de la paix de l’ONU. Il a aussi suggéré à terme un « référendum dans les zones disputées » organisé par les Nations unies, lors de son discours devant la Conférence Shangri-La Dialogue sur la défense et sécurité en Asie-Pacifique.

La proposition du ministre de la défense a été critiquée à la conférence, un participant lui reprochant de mettre l’agresseur et l’agressé sur le même plan. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a fait valoir qu’une paix en Ukraine devait être obtenue selon des termes acceptables sans risquer de geler le conflit.

Les tentatives de bombardements aériens de Kiev sont désormais quasi quotidiennes, avec dix-sept attaques au mois de mai et, cette semaine, six attaques en six jours.

Pour la capitale ukrainienne, où la vie était redevenue presque normale en dépit de la guerre qui ravage le pays, voire agréable avec l’arrivée d’un temps estival, cette campagne aérienne signe le retour de la peur.

Avec une nuance importante par rapport aux périodes antérieures de bombardements : la défense antiaérienne est devenue très efficace.

Evgueni Progojine, le volubile fondateur du groupe paramilitaire russe Wagner, a accusé, sur Telegram, le ministère de la défense russe d’avoir voulu piéger ses soldats en minant les voies de sortie de Bakhmout.

« Peu avant notre départ, nous avons détecté une activité suspecte le long de notre itinéraire de sortie. (…) Nous avons commencé à enquêter sur nos itinéraires (…) et nous avons trouvé une douzaine d’endroits où divers engins explosifs avaient été placés, allant de centaines de mines antichars à des tonnes d’explosifs plastiques », a-t-il déclaré, affirmant que « les personnes qui ont piégé ces zones avec des explosifs étaient des représentants du ministère de la défense [russe] ».

« Lorsqu’on leur demande pourquoi ils ont fait cela, ils pointent leur doigt vers le haut », a ajouté Evgueni Prigojine, faisant référence aux dirigeants russes. « Nous pouvons supposer que ces explosifs étaient destinés à accueillir les unités de Wagner, bien que nous ne marchions pas en colonne », a-t-il affirmé.

Il a également annoncé que la quasi-totalité de ses unités avaient quitté la ville de Bakhmout, conquise après plusieurs mois de lutte contre les forces ukrainiennes, en laissant au ministère de la défense russe les positions récupérées.

L’homme d’affaires, propriétaire de la société de mercenaires Wagner, met régulièrement en cause l’institution militaire et le discours officiel sur la guerre en Ukraine, visant indirectement Vladimir Poutine, comme l’analyse notre correspondant à Moscou, Benoît Vitkine, dans l’article ci-dessous.

Comme tous les jours, ce direct va vous tenir informés sur la guerre en Ukraine.

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