Karim Benzema a dit adieu au Real Madrid et à Bernabeu comme "une légende" selon Ancelotti

L'Athletic Bilbao a failli rendre le baroud d'honneur de Karim Benzema au Santiago Bernabeu un poil pénible. Finalement, avec un simple 1-1 pour la dernière journée de Liga à domicile ce dimanche, les Madrilènes ont eu ce qu'ils voulaient.

Après une première période équilibrée, durant laquelle les coéquipiers de KB9 l'ont cherché dans la surface, parfois à outrance, pour le faire marquer une dernière fois, tout s'est précipité après la pause. Un but encaissé malgré les efforts de Thibaut Courtois, puis une faute de Yuri Berchiche dans la surface (71e) afin de laisser le Français quitter la pelouse avec la gloire qu'il mérite.

Certains arbitres n'auraient peut-être d'ailleurs pas sifflé ce coup de coude dans le visage d'Eder Militao lors d'un duel aérien. Mais personne à la Maison Blanche ne se plaindra de cette décision. Un but sur penalty, tiré en plein centre du but d'Unai Simon, comme une flèche dans le cœur des Madrilènes, a suffi au bonheur des travées du Bernabeu.

Sorti juste après son 354e et dernier but sous ses couleurs avec lesquelles il a tout vécu, Benzema a fait du Benzema. Pudique, peu expressif quand il s'agit de fêter un but ou recadrer des coéquipiers quand le bateau tangue, il est simplement sorti sous les applaudissements du stade, son stade. Applaudissements évidemment rendus, à l'aide de sa main bandée que les travées du Bernabeu vont se languir de ne plus voir.

"Des adieux froids ?" a demandé un journaliste à Carlo Ancelotti. "Je ne pense pas, a répondu le technicien italien. Il faut tenir compte du caractère de Karim, un garçon très timide. Il n'aime pas la lumière. Les adieux d'aujourd'hui ont été ceux d'une légende". Ancelotti, qui a avoué avoir appris la nouvelle du départ de son numéro 9 le matin même, dans la surprise et la précipitation, a tenu à lui adresser encore un hommage en conférence de presse.

Vinicius aurait même pu rendre la fête parfaite s'il n'avait pas été un peu fainéant sur son replacement. Son but qui aurait offert la victoire (79e) a été annulé pour un hors-jeu. Rodrygo aussi, s'il n'avait pas mangé la feuille en toute fin de partie (89e). Mais l'essentiel était ailleurs. Et puis Benzema était déjà sorti, alors à quoi bon. D'ailleurs, pas grand monde n'a évoqué le match au terme des 90 minutes. Pas même Thibaut Courtois, auteur d'une partie énorme et élu homme du match.

Le portier belge a exprimé, comme ses coéquipiers et ses dirigeants, le mélange de désarroi et de fatalisme qui réside chez tous les joueurs de la Casa Blanca. "Nous sommes désolés... Mais nous comprenons", a-t-il résumé. "Ce fut un plaisir de jouer avec lui. Un excellent joueur. Il est une légende et mérite de choisir. Ses buts, ses titres... Il est l'un des meilleurs", a conclu Courtois. Mardi midi, le Real Madrid rendra un dernier hommage au meilleur passeur décisif de son histoire à Valdebebas. Si les larmes n'étaient pas de sortie ce dimanche, elles pourraient bien l'être lors de cet ultime au revoir.