Manifestation, projet de loi pour abroger la réforme des retraites : nouvelle semaine de tensions pour le gouvernement

Plusieurs milliers de personnes lors de la manifestation du 1er-Mai, à Toulouse.

Plusieurs milliers de personnes lors de la manifestation du 1er-Mai, à Toulouse. FRED SCHEIBER/SIPA

Près de deux mois après la promulgation de la très contestée réforme des retraites par Emmanuel Macron, l’intersyndicale se réunit à nouveau mardi pour une 14e journée de protestation.

Une semaine qui sonne comme le dernier round de la bataille des retraites. Plus de 50 jours après la promulgation nocturne par Emmanuel Macron de la controversée réforme, une 14ᵉ journée de mobilisation est organisée mardi par l’intersyndicale. Deux jours plus tard, les députés discuteront à l’Assemblée nationale de la proposition de loi du groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) visant à abroger la réforme des retraites.

L’exécutif a beau vouloir tourner la page, rien n’y fait. On en parle jusqu’au Festival de Cannes où la palme d’or Justine Triet a livré un discours très engagé. Tel le sparadrap du capitaine Haddock, impossible de s’en débarrasser ! Et ce n’est pas faute d’avoir essayé en amorçant de nouveaux thèmes : grande séquence « réindustrialisation » d’Emmanuel Macron, discussions autour de la loi immigration, lutte contre les fraudes fiscale et sociale, évocation d’un « processus de décivilisation »

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Peine perdue, la réforme des retraites revient (presque) chaque jour, tel un boomerang, dans la face d’un exécutif qui peine à reprendre son élan. Cette semaine, ce sont donc deux étapes importantes pour les opposants au report de l’âge légal de départ à la retraite, mais aussi pour le gouvernement qui espère mettre fin à cette séquence cauchemardesque :

Mardi 6 juin, les syndicats retournent dans la rue

L’intersyndicale l’avait promis : le 1er-Mai, date de la dernière journée de contestation, ne sera pas le « baroud d’honneur » de la mobilisation sociale. Une « grande journée de grève et de manifestations » est organisée mardi partout en France. Il s’agira de la 14ᵉ démonstration en moins de cinq mois.

« Nous ne tournerons pas la page : ensemble, uni.es et déterminé.es pour gagner le retrait de la réforme et pour le progrès social, construisons partout les grèves et les manifestations le 6 juin », écrivent dans un communiqué publié le 30 mai dernier, les huit syndicats et cinq organisations de jeunesse.

La date n’est pas un hasard : deux jours plus tard, les députés examineront la proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites. Il s’agit donc de « se faire entendre » des élus, que les syndicats appellent ouvertement à voter pour le texte de Liot. Et de mettre en garde l’exécutif : « Si encore une fois, le gouvernement s’obstinait à passer en force, en utilisant des artifices constitutionnels, la colère n’en serait que renforcée. » Un mécontentement qui pourrait à nouveau s’exprimer dans la rue.

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Jeudi 8 juin, les députés discutent (et votent ?) l’abrogation de la réforme

Quand le 20 avril, le groupe Liot annonce déposer une proposition de loi abrogeant la réforme des retraites, les opposants respirent. A nouveau l’espoir d’un vote à l’Assemblée d’abord, alors que l’utilisation du 49-3 l’en a empêché. Et la possibilité de revenir sur le passage de l’âge de départ à 64 ans.

Validé par le Bureau de l’Assemblée, puis par le président de la commission des Finances, le texte doit être discuté lors de la niche parlementaire du groupe Liot. La majorité présidentielle étant relative, la possibilité d’une adoption n’est pas à écarter.

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A moins que… A moins que la macronie ne fasse en sorte qu’il n’y ait tout simplement pas de vote. En commission des Affaires sociales mercredi, les élus de la majorité et certains Républicains (LR) ont voté ensemble pour… abroger l’article qui abroge le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.

Une opération calculée qui vise à forcer les députés d’opposition à réintroduire la proposition via un amendement lors du vote du texte dans l’Hémicycle. Dès lors, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), n’aura plus qu’à le déclarer irrecevable, en se basant sur l’article 40 de la Constitution.

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