Roland-Garros - Amélie Mauresmo et l'équation des night sessions : "Nous ne voulons pas finir à trois heures du matin"

ParLaurent Vergne

Mis à jour 05/06/2023 à 13:05 GMT+2

La formule retenue par Roland-Garros, avec un seul match programmé à partir de 20h15 pour l'édition 2023 - une demi-heure plus tôt qu'en 2022 - pose notamment la question de la répartition très déséquilibrée entre affiches masculines et féminines en soirée. Mais la directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, justifie son choix de ne conserver qu'un seul match par soir.

Pour sa première année à la tête du tournoi, ce fut en 2022 sa plus grande difficulté. Ça ne l'est pas moins douze mois plus tard. L'introduction des sessions de soirée, comme à l'US Open ou à l'Open d'Australie, est une révolution importante pour Roland-Garros. Mais là ou ses cousins de New York ou Melbourne ont opté pour deux rencontres, une chez les hommes, une chez les femmes, le Majeur parisien utilise une night session avec un match unique... le plus souvent masculin.

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Dimanche soir, le huitième de finale entre la numéro 2 mondiale Aryna Sabalenka et l'Américaine Sloane Stephens était le premier match féminin à avoir les honneurs de la night session depuis le début de la quinzaine, après six premières affiches masculines. En 2022, il n'y en avait eu qu'une seule de tout le tournoi. Bref, si la session du soir a été avancé d'une demi-heure en 2023, le schmilblick, lui, fait sur surplace.

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Il y a eu un débat

Ons Jabeur, finaliste de Wimbledon et de l'US Open la saison dernière, s'est interrogée sur le système choisi par Roland-Garros. "Peut-être qu'ils (les organisateurs) devraient commencer la session de nuit un peu plus tôt pour pouvoir mettre deux matches, a plaidé la Tunisienne. Je comprends qu'avec des hommes jouant cinq sets, cela peut être difficile, mais nous l'avons fait dans les autres tournois du Grand Chelem."

Ce qui, de facto, règlerait le problème du choix entre hommes et femmes. "J'ai joué très tard en Australie, j'ai joué très tard à l'US Open. Ce n'est pas forcément une bonne chose, mais il s'agit simplement de mettre deux matches, a ajouté Jabeur. Il est temps de changer cette vision, parce que je trouve que les gens ne regardent pas beaucoup de matchs féminins et qu'ils pensent que ce sera un match pourri. Mais ce n'est pas le cas, il y a beaucoup de matchs extraordinaires".

Mais Amélie Mauresmo n'entend pas pour l'instant rétropédaler pour suivre les traces des nuits new-yorkaises ou australiennes. "Ons a raison, a confié Amélie Mauresmo dimanche dans une interview accordée à Tim Henman et Barbara Schett sur Eurosport. Le fait que nous n'ayons eu qu'un seul match féminin en nocturne ici rend la situation très différente de celle de l'US Open et de l'Open d'Australie. Nous avons beaucoup parlé de la possibilité de mettre deux rencontres et il y a eu un débat sur les matches masculins par rapport aux matches féminins en soirée."

Amélie Mauresmo.

Crédit: Getty Images

Je ne pense pas que le public sera à sa place à 19 heures

Il n'est pas question à court terme de revenir sur le principe de la night session avec un seul match. Elle a été très claire sur ce point. "Il y a plusieurs choses que je voulais éviter, justifie-t-elle. D'abord, je ne pense pas que nous puissions organiser cinq matches sur Philippe-Chatrier dans la journée. Cela signifierait donc que nous n'aurions que deux matches dans la journée et deux le soir pour les détenteurs de billets du soir, qui commenceraient à six ou sept heures. Je ne pense pas que le public sera à sa place à 19 heures. À Paris, les gens quittent leur travail assez tard, alors les faire asseoir à 19h30 dans le stade est un véritable défi, alors nous voulions y remédier."

"Si nous mettons cinq matches pour les sessions de jour et de nuit, poursuit l'ancienne numéro un mondiale, nous ne voulons pas finir à trois heures du matin comme cela se passe ailleurs. Ce n'est pas parfait ou idéal, mais ce sont les deux principales raisons pour lesquelles nous ne voulons pas avoir deux matches lors des sessions de nuit. De plus, nous gardons toujours deux matches féminins et deux matches masculins sur le Chatrier, ce qui est très important pour nous."

Lancées en 2021, les soirées parisiennes cherchent donc encore un équilibre et doivent faire leurs preuves. "C'est un créneau neuf pour nous, rappelle Mauresmo. Il y a un vrai travail qui est fait." Mais à ce jour, les "night sessions" restent bien un "work in progress."

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