C’est une des mesures phare du plan logement que va dévoiler Élisabeth Borne ce lundi. Le Prêt à taux zéro (PTZ), qui prend fin le 1er janvier 2024, sera prolongé. «Pour 3 ans et 600 millions d’euros par an», a annoncé Olivier Klein, ce lundi sur Franceinfo. Une bonne nouvelle pour les ménages qui souhaitent obtenir un crédit pour acheter un logement. Car, dans un contexte de hausse des taux, le PTZ constitue une solution attractive. «Un Prêt à taux zéro est à peu près considéré comme un apport pour les banques», affirme Olivier Klein, ministre du Logement. «Faux!», rectifie Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, courtier en crédit immobilier. «Le PTZ est un prêt qui doit être remboursé, même avec un différé et qui est également pris en compte dans l’endettement.»

Mais sa prolongation cache une mauvaise nouvelle: ce prêt complémentaire sera limité à l’habitat collectif. Les futurs acquéreurs d’un pavillon ne pourront donc plus en bénéficier. La raison est financière. «Gouverner c’est faire des choix budgétaires, dans une période où l’argent est plus rare», répond Olivier Klein, ministre du Logement qui ajoute que «l’habitat collectif produit plus de logements». Une hérésie pour les professionnels de l’immobilier. «Avec ce recentrage du PTZ, le gouvernement va sacrifier l’accession à la propriété pour 60% des ménages et 93% des communes», dénonce Grégory Monod, président de SOGIMM Immobilier, promoteur immobilier.

Des conditions de prêts strictes

Ce recentrage du PTZ ne risque pas d’attirer plus de ménages. À peine plus de 74.000 (en 2021 selon les derniers chiffres publiés) en ont bénéficié, dont 80% pour des achats de logements neufs. Ce faible contingent s’explique par le fait que les conditions d’octroi de ce prêt sont très strictes. Pour en bénéficier, vous ne devez pas avoir été propriétaire de votre résidence principale depuis au moins 2 ans (sauf exceptions telles qu’une invalidité, un handicap ou une catastrophe naturelle). Par ailleurs, ce prêt est attribué sous conditions de ressources pour l’acquisition d’un logement neuf ou ancien qui nécessite des travaux dont le coût représente au moins 25% du montant total de l’opération à financer.