EXCLUSIF. Élisabeth Borne présente son projet de loi "France Travail Plein-emploi"

Par F.Gr., F.T.

La Première ministre Élisabeth Borne dans les locaux de La Provence.

Salon-de-Provence

La Première ministre Élisabeth Borne était ce matin avec le ministre du Travail Olivier Dussopt en déplacement à Salon-de-Provence, où elle a rencontré des jeunes en réinsertion. La locataire de Matignon en a profité pour accorder une interview exclusive à La Provence. Extraits.

Dans une interview exclusive donnée à La Provence, la locataire de Matignon a présenté la substance du projet de loi "France Travail Plein-emploi" qui arrivera au Sénat "avant l’été", selon Olivier Dussopt. L’objectif premier de cette réforme "est de faire tomber les freins périphériques au retour à l’emploi pour les chômeurs de longue durée, les bénéficiaires du RSA, mais aussi les personnes en situation de handicap", plaide la Première ministre. Il s’agit, selon ses mots de "sortir du parcours du combattant" en matière de recherche d’emploi. Un dédale dans lequel il faut aujourd’hui, souligne-t-elle, frapper à quatre ou cinq guichets pour avoir la réponse aux difficultés qu’on peut rencontrer."

En quoi France Travail va plus loin que le dispositif actuel ? "Les agents de Pôle emploi sont en charge de l’accompagnement professionnel. Or, il y a toute une partie des personnes sans emploi qui ont d’autres freins. Quand vous avez en face de vous quelqu’un qui a un problème de logement, d’addiction, de mobilité, il faut avoir les bonnes réponses. On doit être en mesure d’apporter une réponse globale, avec les travailleurs sociaux du Département, les agents de Pôle emploi, les communes et intercommunalités", répond Elisabeth Borne. Parmi les freins, il y a l’accueil des jeunes enfants. "J'ai annoncé des mesures ambitieuses la semaine dernière avec la garantie d’accueil du jeune enfant", poursuit la Première ministre.

"Nous allons donner des moyens supplémentaires aux communes et intercommunalités pour accueillir les jeunes enfants : on voit beaucoup de jeunes mamans qui acceptent un emploi uniquement parce qu’il correspond aux horaires pendant lesquels quelqu’un s’occupe de leur enfant. On veut sortir de cette logique et permettre à toutes les femmes de pouvoir choisir leur projet professionnel. On met 5,5 milliards d’euros supplémentaires sur le quinquennat pour créer 100 000 places en crèche et chez les assistantes maternelles d’ici 2027 et 200 000 d’ici 2030 : pour cela, il faut des moyens pour accompagner l’investissement, mais aussi le fonctionnement de ces structures." Une démarche qui va nécessiter le renforcement des équipes dévolues à ces taches et à l’encadrement des 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité demandées aux inscrits.

Au sujet de la réforme de la RSA, qui prévoit de 15 à 20 heures hebdomadaires d’activité demandées aux bénéficiaire, la Première ministre affirme "qu'il n’est pas question de le supprimer." "Notre objectif est que tous ceux qui peuvent travailler le fassent, et que pour tous ceux qui ne le peuvent pas parce qu’ils ont des freins périphériques, on règle ces problèmes de freins. Il faut d’une part renforcer l’accompagnement, y compris vers l’insertion parce qu’il y a des personnes qui ne peuvent pas tout de suite accéder à un emploi en entreprise. Mais aussi limiter les cas de personnes qui peuvent très bien aller travailler et n’y vont pas. Ça énerve beaucoup les gens qui travaillent, et il faut qu’on en tienne compte. La logique est simple : si vous pouvez aller travailler, on vous demande de le faire, et si vous avez des freins, on vous aide à les lever."