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L'antisèche de Toulouse-Racing 92 : Toulouse s'est promené... et il ne doit pas s'y habituer

Raphaël Brosse

Mis à jour 10/06/2023 à 09:03 GMT+2

La première demi-finale de Top 14 a basculé à l’avantage de Toulouse, qui a validé son billet pour le Stade de France en balayant le Racing 92 (41-14), vendredi à San Sebastian. Les Rouge et Noir semblent prêts à aller conquérir le Bouclier de Brennus. Leur démonstration de force est toutefois à relativiser, tant les Racingmen sont passés à côté de leur sujet.

La joie des joueurs du Stade toulousain après leur large succès contre le Racing 92 (41-14), vendredi 9 juin 2023. / Top 14

Crédit: Getty Images

Le jeu : Une seule équipe sur le terrain

Il y a d’abord eu quinze minutes de rodage, disputées sur un rythme décousu et marquées par des imprécisions de part et d’autre. Et puis, le rouleau compresseur toulousain s’est mis en route. Constamment dans l’avancée, dominateurs en conquête et plus agressifs dans les rucks, les Stadistes ont fait le nécessaire pour creuser l’écart avant la pause (20-0). Ils ont ensuite continué à dérouler leur rugby, en n’attendant que les dix dernières minutes pour montrer des signes de relâchement. Il n’y avait qu’une seule équipe sur la pelouse d’Anoeta, et c’était la leur.
Quand il n’avait pas le ballon, le Racing 92 a eu le plus grand mal à endiguer les offensives haut-garonnaises. Et quand il l’avait, il n'a pas su quoi en faire. Ce qui est plutôt étonnant, puisque l’on parle tout de même de la meilleure attaque du championnat. Mais cela en dit long sur les difficultés rencontrées par les Franciliens, en panne d’inspiration et terriblement maladroits. Ils ont en plus donné l’impression de se déliter au fil des minutes, au lieu de faire bloc pour braver la tempête. Leur réaction d’orgueil en fin de match restera anecdotique.

Les joueurs : Ramos impérial, Russell à la peine

Sans surprise, il faut se tourner vers le XV des Rouge et Noir pour identifier les meilleurs joueurs de la rencontre. Très explosif, Matthis Lebel a ouvert le festival en inscrivant le premier essai du match (18e). Thomas Ramos a surfé sur son insolente confiance du moment en réussissant tout ce qu’il a entrepris, quand Cyril Baille et ses camarades du pack occitan ont régné en mêlée. Mention spéciale à Alexandre Roumat, qui a agrémenté sa remarquable copie individuelle en étant à la conclusion d’une belle action collective (50e).
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Alexandre Roumat (Stade Toulousain) célèbre son essai contre le Racing 92 en demi-finale du Top 14, le 9 juin 2023

Crédit: Getty Images

Pour son dernier match avec les Racingmen, Finn Russell a vécu un calvaire. L’ouvreur écossais a multiplié les approximations, à la main comme dans le jeu au pied, ce qui n’a pas franchement aidé son équipe à se remettre la tête à l’endroit. La paire de centres Henry Chavancy - Gaël Fickou a été mise sous l’éteignoir, jusqu’à ce que le second parvienne à sauver l’honneur (70e), alors que les avants ont terriblement souffert en mêlée fermée. Titularisé en troisième ligne, Cameron Woki n’a quant à lui pas fait autant de différences qu’espéré et s’est rendu coupable d’un en-avant ayant mené au deuxième essai haut-garonnais (24e).

L’action : La sublime chistera de Dupont

Non, Antoine Dupont n’a pas marqué ce vendredi soir. Il a tout de même participé au festival offensif des siens, et de fort belle manière. Alors qu’il venait d’extraire un ballon à hauteur de la ligne des cinq mètres du Racing, le demi de mêlée français a mystifié la défense adverse en délivrant une délicieuse chistera à l’aveugle en direction d’Arthur Retière. L’ailier de 25 ans n’a plus eu qu’à filer sous les poteaux (57e), avant de féliciter son capitaine, auteur d’une inspiration géniale.
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Antoine Dupont lors de la demi-finale du Top 14 du Stade Toulousain contre le Racing 92, le 9 juin 2023

Crédit: Getty Images

La stat' : 70

Comme le nombre de minutes qu’il a fallu attendre pour voir le Racing débloquer son compteur au tableau d’affichage, grâce à un essai en contre de Gaël Fickou. À dix minutes près, le club alto-séquanais finissait fanny.

La décla : Ugo Mola (entraîneur de Toulouse, au micro de Canal +)

C’était une belle demi-finale, maîtrisée de bout en bout. On sait que le Racing est dangereux à partir du moment où il prend l’avantage au score. Là, forcément, c’était plus compliqué pour eux.

La question : Comment interpréter la large victoire du Stade ?

Il y a plusieurs façons de voir les choses. On peut tout d’abord considérer que Toulouse s’est offert une répétition générale idéale, à huit jours de retrouver le Stade de France en finale du Top 14. Deux semaines après leur dernier match, les partenaires de Romain Ntamack ont pu réciter leur jeu à merveille, étant aussi impressionnants en défense que sur les phases d’attaque. L’écart au score était tel qu’Ugo Mola a même pu faire sortir plusieurs de ses cadres relativement tôt dans la rencontre, afin de les préserver.
Certes, la performance toulousaine ressemble à une véritable démonstration de force. Il convient cependant de ne pas trop s’enflammer, dans la mesure où les Stadistes ont fait face à une opposition extrêmement décevante. Tout au long de la saison, le Racing a alterné le bon et le moins bon, voire le carrément mauvais. Ce vendredi, on était très proche de cette dernière option. Les Ciel et Blanc ont perdu pied à partir du moment où les Rouge et Noir ont appuyé sur l’accélérateur.
Leur faillite collective a été totale, malgré un léger sursaut en fin de partie. Qu’il s’agisse de La Rochelle ou de l’UBB, les coéquipiers d’Antoine Dupont devront se préparer à affronter un adversaire bien plus consistant samedi prochain.
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