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La cour d’assises des mineurs de l’Oise condamne l’ex-petit ami de Shaïna, assassinée en 2019, à dix-huit années de réclusion

L’adolescente était morte, brûlée vive à 15 ans, dans les jardins ouvriers de Creil, après avoir été poignardée une dizaine de fois. Elle était enceinte au moment des faits.

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Publié le 10 juin 2023 à 05h00, modifié le 10 juin 2023 à 09h56

Temps de Lecture 2 min.

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Une proche tient une pancarte indiquant « Justice pour Shaïna ! » avant le procès du meurtrier présumé de Shaïna Hansye, à la cour d’assises pour mineurs de l’Oise, à Beauvais, le 5 juin 2023.

Shaïna Hansye n’aura jamais 16 ans. En octobre 2019, son corps adolescent était retrouvé calciné au fond d’un cabanon abandonné dans les jardins ouvriers de Creil, dans l’Oise. L’autopsie révélera qu’elle respirait encore lorsqu’on l’a embrasée.

Shaïna est morte, brûlée vive à 15 ans, après avoir été poignardée une dizaine de fois. Elle était enceinte et attribuait sa grossesse à celui qui vient d’être jugé pour son assassinat. Agé de 17 ans au moment des faits, il a été condamné à dix-huit années de réclusion criminelle par la cour d’assises des mineurs de l’Oise, dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 juin. L’avocat général avait requis la levée de l’excuse de minorité – ce que la cour a écarté – et demandé trente ans de prison.

« Complètement écrasé » dans son box vitré, selon les mots de son avocate, Elise Arfi, l’ex-petit ami de Shaïna n’a cessé de nier tout au long de la semaine de procès qui s’est tenu à huis clos à Beauvais. « L’enquête est partie bille en tête sur une personne désignée par la clameur publique comme étant le coupable. Mais quand une personne nie avec un dossier qui est loin d’être en béton, il faut rester sur la réserve », estime MArfi, selon qui « aucune autre piste n’a été explorée » et certaines « zones d’ombre » n’ont pas été levées. Sans compter, ajoute-t-elle, l’absence d’ADN de son client sur le couteau retrouvé dans le cabanon. Son confrère, MAdel Fares, avait donc plaidé l’acquittement pour le jeune homme, qui a aujourd’hui 20 ans passés.

« Sa culpabilité ne fait plus débat », tranche l’avocate de la famille de Shaïna, Negar Haeri. En regrettant un verdict « extrêmement décevant » et « pas à la hauteur de la gravité » des faits, elle déroule les éléments « objectifs » qui ont mené, selon elle, à une condamnation : cette blessure à la jambe, qu’il présente comme de l’eczéma, mais décrite comme une brûlure par le médecin légiste. Ou encore son téléphone éteint le soir du meurtre, entre 21 h 36 et 22 h 13, et qui borne à cinq minutes du cabanon lorsqu’il le rallume, peu après le début de l’incendie. « Le dossier ne repose pas sur la rumeur qui le désigne ou sur de simples témoignages », insiste-t-elle.

Un « continuum de violences »

Durant les premiers jours d’audience, certains témoins à charge se sont rétractés ou se sont réfugiés derrière leur mémoire défaillante, provoquant le désespoir de la famille de la victime. L’un a ainsi affirmé ne plus se souvenir des traces de sang, qu’il avait déclaré avoir vues sur l’accusé à l’époque. Deux anciens codétenus qui l’auraient entendu se vanter d’avoir tué Shaïna parce que c’était une « pute » ou encore qu’il préférait la tuer que d’être « le père d’un bâtard » ne se sont, quant à eux, tout simplement pas rendus à l’audience.

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