Jean-Pierre Foucault au micro d'Europe 1

​Comment percevez-vous l’évolution du monde médiatique ?

Je porte un regard bienveillant et à la fois inquiet. Oui, il y a un vrai changement. À la radio par exemple, tout est calibré à la seconde près, comme si on nous prenait un peu de notre liberté d’animateur. L’animateur vient de anima, l’âme. Il faut qu’on puisse s’exprimer pour donner une âme. Mais là, on est à l’étroit dans un carcan millimétré. Et, plus largement, le monde médiatique a évolué. Bien qu’on aille de l’avant, avec une multiplicité de médias, on est enfermé dans un système qui, moi, m’ennuie.

Bien qu’on aille de l’avant, avec une multiplicité de médias, on est enfermé dans un système qui, moi, m’ennuie

Comment définiriez-vous ce système ?

Prenons un exemple. En acceptant de venir cinq jours chez Europe 1, j’ai reçu un message terrible d’une personne, me disant : « Aller sur la radio des fachos d’extrême droite à la sauce CNews et Bolloré… quelle déchéance. » Jamais dans ma carrière, je n’ai connu de tels propos. Moi, je suis là simplement pour informer l’auditeur de l’actualité, d’activités artistiques… Ce qu’on m’a demandé de faire, c’est de divertir l’auditeur. Jamais, je n’ai fait état de mes opinions politiques. Mais certaines personnes voient le mal là où il ne se trouve pas. Ce n’est pas au JDD que je vais l’apprendre !

La polémique s’est invitée sur X en ces termes : « à TF1, l’arrivée de Foucault chez Bolloré fait débat »… 

Il n’y a pas de polémique. C’est parti d’un seul tweet. Il n’y a jamais eu de souci entre TF1 et moi, nos relations sont très courtoises.

En parlant d’animation, vous avez travaillé avec Cyril Hanouna… sur Europe 1 justement ! Lui aussi est très critiqué…

C’est un bon ami avec qui j’ai travaillé cinq ans. Puis, aujourd’hui, il est devenu l’homme à la fois le plus apprécié et le plus décrié. C’est une performance ! Il force mon respect. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’excès parfois, mais il est attaqué de toutes parts et il continue à faire son émission avec succès. Ce n’est d’ailleurs pas impossible que je le reçoive dans mon émission.