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Politique

Cent jours de Gabriel Attal : un anniversaire en demi-teinte

Trois mois après sa nomination à Matignon, le chef du gouvernement veut prouver qu’il tient le bon bout malgré une accumulation de nuages.

Victor-Isaac Anne , Mis à jour le
Au cours de ses cent premiers jours à Matignon, Gabriel Attal a été confronté à plusieurs crises d'ampleur.
Au cours de ses cent premiers jours à Matignon, Gabriel Attal a été confronté à plusieurs crises d'ampleur. Hans Lucas via AFP / © Xose Bouzas / Hans Lucas

Un anniversaire, ça se fête ! À l’occasion de ses cent premiers jours à Matignon, ce jeudi 18 avril, Gabriel Attal veut en mettre plein les mirettes. Exit le dérapage des comptes publics, le décrochage sondagier de la liste du camp présidentiel pour les européennes (ceci expliquant peut-être cela), la menace d’une nouvelle dégradation de la note française ou d’une motion de censure pour faire tomber le gouvernement, le Premier ministre, soucieux de ne pas se laisser confisquer son moment, veut renouer avec les fondamentaux qui ont fait le succès de sa méthode rue de Grenelle et ont convaincu Emmanuel Macron de le propulser à Matignon. Notamment sa capacité à endosser des choix forts, comme l’interdiction de l’abaya, son principal fait d’armes qui a contribué à asseoir son image de fermeté et d’autorité.

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L'interdiction de l'abaya : l'acte fondateur de la mythologie attalienne

Aujourd’hui encore, l’entourage du plus jeune Premier ministre de la Ve République s’accroche à cet acte fondateur de la mythologie attalienne comme preuve de son volontarisme. Las, l’étoile de Gabriel Attal a pâli au gré des crises qui ont émaillé ses cent premiers jours dans l’enfer de Matignon : la colère du monde agricole, la baisse du pouvoir d’achat et maintenant l’ultra violence des jeunes, à laquelle se superpose parfois un vernis communautaire, comme l’ont montré à quelques jours d’intervalle le lynchage de Samara à Montpellier (Hérault) et la mort de Shemseddine à Viry-Châtillon (Essonne), où se rend le chef du gouvernement jeudi.

Bien décidé à reprendre la main sur les sujets régaliens et à le faire savoir, Gabriel Attal y prononcera un discours sur les questions de laïcité, d’autorité et de justice des mineurs depuis l’hôtel de ville. Des « pistes d’annonces concrètes » y seront dévoilées, promet-on dans son entourage. Les mauvais esprits feront remarquer qu’il ne s’agit que de pistes, que toute déclaration qui ne serait pas suivie d’effet demeurerait une vue de l’esprit. Ce à quoi les équipes du Premier ministre répondent que « des mesures seront signées dès lundi ».

Cette séquence autour des thèmes de l’autorité et de la jeunesse se poursuivra lundi, à Nice (Alpes-Maritimes), où il sera spécifiquement question des élèves décrocheurs, avant l’ouverture d’une nouvelle séquence dédiée à la simplification dès mercredi. D’autres « temps forts », notamment sur le volet écologie sont à prévoir dans les prochaines semaines.

Une certaine fébrilité à l'approche du 9 juin

Outre la volonté de marquer le coup à l’occasion des cent jours, difficile de ne pas voir dans cet activisme tous azimuts le signe d’une certaine fébrilité à l’approche des élections européennes. Nommé en partie pour contrer l’ascension du RN, quoiqu’il le réfute aujourd’hui, Gabriel Attal sait que son sort est lié au résultat de cette élection.

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Si la liste emmenée par Jordan Bardella réalise un score aussi important que les sondages le suggèrent, ce serait un Canossa pour le chef de gouvernement et possiblement la fin de son bail à Matignon. Un scénario inutilement alarmiste selon l'entourage pour qui la campagne n’a pas véritablement débuté. Elle le sera véritablement lorsqu’Emmanuel Macron aura prononcé son grand discours sur l’Europe, fin avril : « Qui de mieux que le président de la République pour mobiliser notre électorat ? » L’arme anti-Bardella n’est pas forcément celle qu’on croit.

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