Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse, le 5 avril 2024 à New York

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'une conférence de presse, le 5 avril 2024 à New York

afp.com/Charly TRIBALLEAU

Les faits essentiels

Israël "se réserve le droit de se protéger" face à l’Iran, soutient son Premier ministre Benyamin Netanyahou, dont le gouvernement a, selon des médias, envisagé un temps des frappes de représailles rapides contre Téhéran après l’attaque du week-end, avant de se retirer face à la pression des Etats-Unis. Mais les autorités israéliennes répètent que cette attaque iranienne, ne restera pas "impunie", sans toutefois préciser les contours de cette réponse.


Les infos à retenir

⇒ Les Etats-Unis déterminés à ce que l’Iran "rende des comptes" après l’attaque contre Israël

⇒ L’UE va imposer des sanctions contre l’Iran

⇒ L’Iran assure aux Etats-Unis ne pas vouloir "une expansion des tensions" avec Israël


Le Moyen-Orient au bord du "précipice" d’un "conflit généralisé", s’alarme le chef de l'ONU

Le Moyen-Orient est au bord du "précipice" d’un "conflit régional généralisé", a alerté jeudi le secrétaire général de l'ONU devant le Conseil de sécurité, appelant à la "retenue maximale" face à "ce moment de danger maximal".

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"Une erreur de calcul, une mauvaise communication, une méprise, pourrait conduire à l'impensable, un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour tous ceux concernés, et pour le reste du monde", a-t-il lancé, condamnant notamment à nouveau l'attaque sans précédent de l'Iran contre Israël le week-end dernier.

"A Gaza, six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire", a également dénoncé Antonio Guterres, décrivant deux millions de Palestiniens endurant "la mort, la destruction, le déni d’aide humanitaire vitale" et la faim.


Les Etats-Unis déterminés à ce que l’Iran "rende des comptes" après l’attaque contre Israël

Joe Biden a déclaré ce jeudi que les Etats-Unis allaient continuer à faire "rendre des comptes" à l’Iran avec de nouvelles sanctions visant la République islamique, mesure de rétorsion à l’attaque sans précédent contre Israël. "Nous faisons en sorte que l’Iran rende des comptes", a affirmé le président américain dans un communiqué, assurant que les sanctions étaient destinées à "limiter les programmes militaires déstabilisateurs de l’Iran".


Le G7 doit montrer une "réaction" après l’attaque iranienne, selon Berlin

Le G7 doit montrer "une réaction" après l’attaque "sans précédent" de l’Iran contre Israël, a estimé jeudi la cheffe de la diplomatie allemande lors d’une réunion de ce forum sur l’île italienne de Capri.

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"Nous discutons ici aussi au sein du G7 de mesures supplémentaires", a déclaré Annalena Baerbock, alors que les Occidentaux envisagent notamment des sanctions renforcées contre Téhéran, tout en insistant sur la nécessité d’éviter "une escalade".

Les pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon et Italie, qui préside actuellement le groupe) devraient ainsi appeler à des sanctions individuelles contre des personnes impliquées dans la chaîne d’approvisionnement iranienne en missiles et en drones, selon une source au ministère italien des Affaires étrangères.


L’UE va imposer des sanctions contre l’Iran

L’Union européenne a décidé mercredi d’imposer de nouvelles sanctions contre l’Iran visant les producteurs de drones et de missiles, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.

"Nous avons décidé d’imposer des sanctions contre l’Iran, nous voulions envoyer un message clair" après l’attaque contre Israël, a-t-il déclaré à l’issue d’un sommet à Bruxelles rassemblant les dirigeants des 27 pays membres. "L’idée est de viser les sociétés qui ont un rôle dans la fabrication des drones et des missiles", a-t-il ajouté.


L’Iran assure aux Etats-Unis ne pas vouloir "une expansion des tensions" avec Israël

Le chef de la diplomatie iranienne a déclaré que son pays avait fait passer plusieurs "messages" aux Etats-Unis pour assurer que l’Iran ne cherchait "pas une expansion des tensions" au Moyen-Orient avec Israël, a indiqué jeudi son ministère. "Ce qui peut accroître les tensions dans la région, c’est le comportement du régime sioniste", a dit Hossein Ami-Abdollahian à son arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi à New York pour une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.

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Israël a indiqué mercredi qu’il se réservait "le droit de se protéger" face à l’Iran à la suite de l’attaque menée dans la nuit de samedi à dimanche par Téhéran contre son territoire avec des drones et des missiles.


Le Hezbollah annonce la mort de deux combattants dans des raids israéliens au Liban

Le Hezbollah a annoncé jeudi la mort de deux de ses combattants tués dans des frappes d’Israël qui a intensifié ses raids dans le sud du Liban au lendemain d’une attaque du parti pro-iranien qui a blessé 14 soldats.

Les violences se sont intensifiées entre l’armée israélienne et le Hezbollah cette semaine. Le mouvement islamiste libanais a revendiqué mercredi une attaque contre un poste de commandement dans le nord d’Israël, qui a répliqué par des raids en profondeur en territoire libanais.


L’attaque de l’Iran ne restera pas "impunie"

Les autorités israéliennes répètent que l’attaque iranienne ne restera pas "impunie". Selon des médias israéliens et américains, le gouvernement Netanyahou a bien envisagé de mener des frappes rapides de représailles en Iran mais a finalement revu ses plans, sous la pression des Etats-Unis. D’après le diffuseur public israélien Kan, Benyamin Netanyahou a décidé de ne pas mettre en oeuvre des plans pré-approuvés de frappes de représailles en cas d’attaque, après avoir discuté avec le président américain Joe Biden, qui tente d’éviter une confrontation directe Iran-Israël risquant d’entraîner le Moyen-Orient dans une spirale de conflits.

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"Les sensibilités diplomatiques ont joué […] Il y aura bien une réponse mais elle sera différente de ce qui était initialement prévu", a indiqué un haut responsable à la chaîne sous couvert de l’anonymat. Des sources ont également indiqué au site américain Axios que le cabinet de guerre avait jonglé, lors d’une réunion lundi avec l’idée de donner le feu vert à des frappes, sans toutefois les ordonner. Selon la chaîne américaine ABC, le gouvernement israélien a considéré deux fois des frappes contre l’Iran sans passer à l’action.


Plusieurs alliés d’Israël appellent à la "retenue"

En visite en Israël, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a appelé mercredi 17 avril toutes les parties à faire preuve de "retenue". "Je ne parle pas de céder, je parle ici de retenue intelligente", a déclaré la première responsable étrangère à faire le déplacement en Israël, avec son homologue britannique David Cameron, depuis l’attaque iranienne du week-end.

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Les Etats-Unis, alliés indéfectibles d’Israël, ont dit ne pas vouloir "d’une guerre étendue avec l’Iran" mais ont annoncé mardi de nouvelles sanctions contre Téhéran. La Chambre américaine des représentants doit tenir samedi une série de votes séparés pour débloquer 61 milliards de dollars pour l’Ukraine et plus de 26 milliards pour Israël.


De nouvelles victimes à Gaza

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des témoins ont fait état de frappes israéliennes meurtrières dans la bande de Gaza où l’offensive militaire a fait 33 899 morts en plus de six mois, la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

L'ONU, qui redoute une famine généralisée dans le territoire de 2,4 millions d’habitants, a lancé mercredi un appel aux dons de 2,8 milliards de dollars pour aider les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée. Benyamin Netanyahou a récusé "les allégations des organisations internationales sur une famine à Gaza" et affirmé qu’Israël faisait "tout son possible sur la question humanitaire".


Vote à l'ONU sur la reconnaissance d’un Etat palestinien

Dans ce contexte, un vote du Conseil de sécurité de l'ONU à l’initiative de l’Algérie, sur la demande des Palestiniens de devenir un Etat membre à part entière des Nations unies, devrait avoir lieu jeudi ou vendredi, ont indiqué plusieurs diplomates. L’initiative apparaît vouée à l’échec, en raison de l’opposition des Etats-Unis qui ont un droit de veto au Conseil.

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