Cyclisme, le jour des seigneurs
PALMARÈS. Un joli livre passionné explore le club fermé des vainqueurs d’étapes sur les trois grands Tours
Les chasseurs d’étapes rongent leur frein. Leur (grand) tour arrive, avec le départ du Giro le 4 mai dans le Piémont. Les coureurs de classiques finissent leur campagne printanière avec l’Amstel Gold Race ce dimanche, la Flèche wallonne mercredi et la « Doyenne » Liège-Bastogne-Liège dimanche prochain. Place ensuite aux courses où pourront enfin s’exprimer ceux qui n’ont pas eu voix au chapitre sur les pavés flandriens ou les côtes ardennaises, trop exigeants ou trop spécifiques.
Purs sprinteurs, équipiers qui rêvent d’un jour de gloire ou talents inconstants… Les classements généraux leur sont inaccessibles, ils ne rêvent que d’une victoire d’étape sur une course de trois semaines. C’est même le Graal du simple baroudeur ; pour ces coureurs condamnés à des raids échappés, faute d’être dominateurs dans un registre, une victoire d’étape fait un palmarès et change une carrière. Une quête de plus en plus ardue : la domination des armadas, la densité du peloton et les schémas de course cadenassés ont rendu la bataille pour une étape de Grand Tour plus relevée que jamais.
Les 106 coureurs à avoir levé les bras sur chacun des trois grands tours (Italie, France, Espagne) forment un club pas si fermé – ils sont trois à l’avoir rejoint la saison dernière. Le journaliste Pierre Ammiche, connu pour ses chroniques savoureuses sur RMC, en a tiré un livre au format mook plaisant et foisonnant d’anecdotes, portraits et interviews. Il les adoube tous « seigneurs », ce qui peut surprendre : des géants, au premier rang desquels l’intouchable Merckx (64 victoires dont 34 sur le Tour), côtoient des noms bien moins ronflants.
Ceux pour qui une étape est un objectif prestigieux mais souvent secondaire, et ceux pour qui ce triptyque est plus qu’honorifique. Les calendriers ont évolué, mais briller sur les trois géants la même saison reste quasiment impossible. Même à l’échelle d’une carrière, « si beaucoup de coureurs ont des victoires d’étapes sur deux Grands Tours différents, la victoire dans un troisième est très dure à aller chercher », confie Thibaut Pinot. On retrouve dans cette nomenclature punchy des « classicmen » qui ont tout gagné par ailleurs (Bettini, Gilbert) et des grimpeurs de panache parfois oubliés (Julio Jiménez, vainqueur de l’étape du fameux duel Anquetil-Poulidor au puy de Dôme).
Sans oublier la confrérie des sprinteurs : on souhaite à Arnaud Démare, qui signe la préface, de claquer l’étape de la Vuelta qui manque encore à son palmarès imposant, pour entrer à la fin de l’été dans cette seigneurie.
Les seigneurs des grands tours, Pierre Ammiche, Solar, 176 pages, 24,90 euros.
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