La nouvelle conférence de Mélenchon interdite par la préfecture du Nord

Par La Provence (avec AFP)

Le leader de la La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon fait un discours pendant la campagne des élections européennes, sur l'île de la Réunion, à Saint-Gilles-les-bains, le 6 avril 2024

Le leader de la La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon fait un discours pendant la campagne des élections européennes, sur l'île de la Réunion, à Saint-Gilles-les-bains, le 6 avril 2024.

PHOTO AFP / Richard BOUHET

Alors que Jean-Luc Mélenchon avait annoncé jeudi 18 avril la tenue de sa conférence dans une salle privée de Lille, suite à l'interdiction de l'université de Lille, c'est désormais la préfecture du Nord qui interdit la nouvelle conférence.

La France Insoumise a annoncé jeudi 18 avril que la nouvelle conférence de Jean-Luc Mélenchon à Lille, finalement décalée dans une salle privée, est de nouveau interdite cette fois-ci par la préfecture du Nord qui invoque un risque de "trouble à l'ordre public".

La conférence, qui devait initialement se tenir à l'université de Lille, avait déjà été interdite une première fois, l'université craignant que la montée des tensions internationales ne permette pas de garantir "la sérénité des débats", après la récente attaque de l'Iran contre Israël. Selon un communiqué de la préfecture, "des appels à la mobilisation lancés par plusieurs organisations" pourraient entraîner "des rassemblements, des attroupements et des heurts sur la voie publique, dans un climat de tensions géopolitiques accrues".



Elle souligne en outre que les forces de sécurité sont déjà fortement mobilisées ce jeudi 18 avril par le plan vigipirate "urgence attentat", le match de coupe d'Europe Lille-Aston Villa et une commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie à la synagogue de Lille. Enfin, elle considère que la salle privée réservée in extremis pour l'évènement, limitée à 328 personnes, ne permet pas d'accueillir le public attendu en toute sécurité.

Rassemblent prévu devant la préfecture

Par conséquent, LFI dit avoir déposé auprès de la préfecture un rendez-vous pour un rassemblement public à la même heure dans la rue "avec une prise de parole de Jean-Luc Mélenchon contre la censure et pour la paix".

"Cet acharnement contre La France insoumise est totalement intolérable. En pleine campagne électorale, la décision d'annuler un évènement public auquel doivent participer des membres de l'opposition politique est un précédent extrêmement grave pour notre démocratie", a réagi LFI dans un communiqué.

Depuis le début de la semaine, plusieurs élus, comme la député macroniste Violette Spillebout, le parlementaire RN Sébastien Chenu et le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, avaient réclamé l'interdiction de cette conférence. Objet des critiques, notamment, le logo de l'association étudiante organisatrice, "Libre Palestine", qui montre un territoire englobant Israël, la Cisjordanie et la bande de Gaza.

Une manière de "nier l'existence de l'Etat d'Israël" pour certains, dont la tête de liste des socialistes aux européennes, Raphaël Glucksmann. Dans un communiqué, l'association assure que son logo "ne nie en aucun cas l'existence d'Israël" et ajoute n'avoir "jamais promu la haine ou proféré des propos antisémites". En meeting mercredi soir à Roubaix, devant 1.200 personnes selon les organisateurs, Jean-Luc Mélenchon avait fustigé les "lâches qui ne sont pas capables de défendre la liberté", en réaction à l'interdiction de la conférence dans les locaux de l'université.