« Homejacking », « Mon petit renne », « Franklin »… : quelles séries regarder ce week-end ?

TÊTES DE SÉRIES. Un mystérieux cambriolage, une relation très toxique, un des pères fondateurs américains en France…, il y en a pour tous les goûts sur OCS, Netflix ou Apple TV +. 

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Richard Deloye (joué par Yannick Choirat) se faisant braquer par l'intrus qui s'est introduit de force dans son immense maison. Homejacking est une série criminelle diffusée sur OCS depuis le 7 avril 2024.
Richard Deloye (joué par Yannick Choirat) se faisant braquer par l'intrus qui s'est introduit de force dans son immense maison. Homejacking est une série criminelle diffusée sur OCS depuis le 7 avril 2024. © OCS

Temps de lecture : 5 min

Cette semaine, Le Point vous plonge dans l'intimité de couples peu communs… pour ne pas dire complètement toqués. D'abord avec Homejacking, une intrigue criminelle française sur une intrusion inattendue dans la maison d'un couple bourgeois, qui cache de nombreux secrets… On traverse la Manche pour tomber sur cette série inspirée d'une histoire vraie : Mon petit renne. Le récit comique et effrayant d'une femme de poigne, Martha, qui harcèle un pauvre garçon qui n'a jamais su dire non.

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On reste en France, mais on change de siècle avec Franklin, adaptation du livre de Stacy Schiff, intitulé A Great Improvisation : Franklin, France and the Birth of America, récompensé du prix Pulitzer. Une brillante saga relatant les nombreuses années que ce père fondateur des États-Unis (incarné par Michael Douglas), a passé en France afin de demander de l'aide pour soutenir la guerre d'indépendance américaine.

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Homejacking : labyrinthe criminel

Dans une grande maison d'architecte perdue dans les bois, le couple Deloye semble mener une vie bourgeoise et coquette. Elle (Isabelle) est une brillante chirurgienne, lui (Richard) est un professeur émérite et écrivain à succès. Un jour, un jeune homme cagoulé s'introduit chez eux et les séquestre avec beaucoup de violence, sans pour autant chercher à les voler. Il se met même à manger des céréales… Mais que désire cet homme à la cagoule rose ? La même scène est racontée de différents points de vue, nous laissant entrevoir une réalité bien plus complexe et étonnante qu'il n'y paraît.

Sélectionné au festival Série Mania, ce thriller habilement mis en scène par Hervé Hadmar n'est pas très éloigné de Parasite de Bong Joon-ho, traitant (en réalité) de racisme, de violence et de lutte des classes. Le réalisateur explore également la force et l'amoralité d'un couple face à la quête de vérité d'un frère et d'une sœur. Une bonne tentative de série de genre, malgré des twists un peu trop fréquents pour garder l'intrigue totalement crédible.

Homejacking, disponible sur OCS.

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Mon petit renne : amour oppressif

Une histoire vraie. Du moins Richard Gadd, qui joue, écrit et réalise la série, a-t-il confié s'être inspiré de son histoire personnelle pour créer la saga. Mon petit renne est une fiction anglaise racontant le quotidien d'un jeune homme essayant de percer dans le stand-up et travaillant par dépit dans un pub. Dans cette vie laborieuse, il n'a pas l'attention dont il a besoin, jusqu'au jour où il croise une certaine Martha, qui lui inspire de l'empathie. Ce bon samaritain propose de lui offrir un thé : il ne le sait pas encore, mais il vient de signer son arrêt de mort. Cette femme pansue qui glousse et qui jacte sans arrêt contracte une obsession pour ce jeune barman. Cette obsession se transforme rapidement en harcèlement et le jeune homme, par faiblesse ou par empathie, ne parvient pas à la rejeter.

Une série finaude à l'intrigue tragi-comique, servie par des dialogues truffés de zoom, rendant compte de l'oppression qu'exerce Martha (Jessica Gunning, excellente dans son rôle) sur notre loser magnifique – qu'elle appelle sans arrêt « mon petit renne » !

Mon petit renne, disponible sur Netflix.

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Franklin : fresque presque grandiose

Michael Douglas est magistral dans la peau de Benjamin Franklin, ambassadeur des États-Unis, qui joua un rôle décisif dans la guerre d'indépendance contre les Anglais en 1775. Missionné pour obtenir l'aide des Français, ce père fondateur de l'Amérique moderne va redoubler de séduction et de ruse pour convaincre Louis XVI et ses ministres de se rallier à sa cause. On se délecte devant la préciosité des salons parisiens et des intérieurs cossus de Versailles, autant qu'en écoutant les dialogues ciselés (aussi bons en anglais qu'en français) des personnages.

Thibault de Montalembert incarne un ministre des Affaires étrangères convaincant, Ludivine Sagnier tient un rôle de femme séduisante, qui deviendra l'une des pièces maîtresses de Benjamin Franklin lors de son ascension. Le casting est complété par Jeanne Balibar, qui campe un rôle de salonnière influente. Hormis un Michael Douglas épatant et des acteurs justes, le scénario ne développe pas assez les (nombreux) seconds rôles pour que le spectateur adhère totalement à la série.

Franklin, disponible sur Apple TV +. 

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La séance de rattrapage

Turning Point : l'arme nucléaire et la guerre froide, une série doc haletante

C'est une interprétation de l'histoire de Lot. Enfin, l'histoire de sa femme, celle qui est changée en statue de sel dans la Genèse parce qu'elle ne respecte pas la consigne donnée par les anges venus sauver sa famille, et qu'elle cède à la tentation de regarder derrière elle la vallée de Sodome et Gomorrhe frappée d'un déluge de feu et de soufre. À être trop bloqué sur le passé, il est impossible d'avancer, et donc de vivre. En réponse, les bloqués outragés font souvent valoir que l'humanité se divise en deux catégories. D'un côté, ceux qui ne connaissent pas l'histoire et qui sont condamnés à la répéter et, de l'autre, ceux qui la connaissent et qui sont condamnés à regarder les premiers courir à la catastrophe sans pouvoir y faire grand-chose (sauf à pester qu'ils l'avaient bien dit).

Avec Turning Point : l'arme nucléaire et la guerre froide, Brian Knappenberger semble clairement prendre parti pour les seconds. Dans cette série documentaire de 9 épisodes proposée par Netflix, aussi riche que haletante, détaillant l'affrontement entre bloc capitaliste et bloc soviétique commencé à peine la Seconde Guerre mondiale terminée, nous voilà forcés à regarder en arrière. Et en prenant la mesure de cette ère, littéralement mondiale, de tension inaugurée avec les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki, nous faisons face à une double évidence. De un, nous n'en sommes toujours pas sortis. De deux, mieux vaut la connaître pour, peut-être, s'éviter l'équivalent ultramoderne d'un cataclysme biblique.

Turning Point : l'arme nucléaire et la guerre froide, disponible sur Netflix.

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