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Romans-sur-Isère : l’hommage à Zakaria, illustration de l’isolement des quartiers populaires

L’adolescent s’était interposé dans une bagarre afin de protéger un autre enfant, le soir du 9 avril, au cœur du quartier de la Monnaie. Un drame qui fait écho à la mort de Thomas, poignardé en novembre 2023 en marge d’un bal populaire à Crépol, dans la Drôme, à quelques kilomètres de là.

Par  (Romans-sur-Isère (Drôme), envoyé spécial)

Publié le 20 avril 2024 à 06h00, modifié le 21 avril 2024 à 19h57

Temps de Lecture 5 min.

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Lors de la marche blanche en hommage à Zakaria Tabti, à Romans-sur-Isère (Drôme), le 19 avril 2024. Au centre, son père, Driss, sa belle-mère, Nora, et son frère, Yanis.

Deux garçons tués d’un coup de couteau à cinq mois d’intervalle et 15 kilomètres de distance. Deux marches blanches dans la même ville pour leur rendre hommage. Deux mondes aux antipodes. Comme un miroir sur les fractures d’une société confrontée à la violence. Vendredi 19 avril, 500 personnes ont défilé en hommage à Zakaria Tabti, 15 ans, enfant d’immigré marocain, le long des parkings et des bâtiments défraîchis du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère (Drôme), où le garçon a été tué d’un coup de couteau quelques jours plus tôt. Le 22 novembre 2023, 6 000 personnes avaient marché le long des principales avenues du centre-ville de Romans afin de célébrer la mémoire de Thomas Perotto, 16 ans, poignardé en marge d’un bal populaire à Crépol, au cours d’une bagarre entre ses amis rugbymen et d’autres jeunes, de la cité de la Monnaie.

A chacun ses morts, à chacun ses colères, à chacun ses hommages. Pour la marche de Zakaria, il s’agissait presque exclusivement d’habitants de son quartier d’origine, concentré de difficultés humaines et économiques, marqué par la multiplication des épisodes de violence depuis des années, fragilisé aussi par la disparition de toute mixité sociale et ethnique.

Pour Thomas étaient venus défiler des habitants de tout le département, horrifiés par son décès, mobilisés par ses amis du lycée et des clubs de rugby. Pour Thomas toujours, quelques jours plus tard, aiguillonnés par leurs réseaux sociaux, des dizaines de sympathisants d’extrême droite s’étaient rendus à la Monnaie afin d’en découdre avec les jeunes du quartier, suspectés par la justice d’être à l’origine de la bagarre mortelle de Crépol. Pour Thomas, enfin, l’Assemblée nationale s’était levée et avait observé une minute de silence.

Lire aussi le récit (2023) : Article réservé à nos abonnés Mort de Thomas à Crépol : le grand emballement

A une autre époque, Zakaria Tabti aurait été célébré unanimement pour son courage. Celui d’un adolescent de 15 ans s’interposant dans une bagarre afin de protéger un autre enfant, Mathieu, 14 ans, menacé d’être frappé par des adultes, le soir du 9 avril, au cœur de la Monnaie. Dans la mêlée, l’un des agresseurs, âgé de 26 ans, a sorti un long couteau et l’a planté dans le dos de Zakaria, jeune homme sans histoires, en tout cas sans casier judiciaire, ni la moindre incartade connue. Le coup a été donné avec force et n’a laissé aucune chance : la lame a perforé, d’un seul mouvement, une côte, les deux poumons, le péricarde et l’oreillette droite du cœur ; selon l’autopsie, elle s’est enfoncée de 20 centimètres dans le corps de la victime.

L’altercation vire à la bagarre

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