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Luis de Guindos, vice-président de la BCE : « Il faut que les salaires augmentent pour rattraper le pouvoir d’achat perdu »

Dans un entretien au « Monde », Luis de Guindos estime que la bataille contre l’inflation dans la zone euro est en passe d’être gagnée.

Propos recueillis par  (Londres, correspondance)

Publié le 23 avril 2024 à 06h58, modifié le 23 avril 2024 à 11h28

Temps de Lecture 5 min.

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Le vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), Luis de Guindos, à Francfort (Allemagne), le 4 mai 2023.

Luis de Guindos, vice-président de la Banque centrale européenne (BCE), se félicite du processus de désinflation en cours et prévoit une première baisse des taux d’intérêt lors de la réunion de l’institution de Francfort du jeudi 6 juin. Il s’inquiète, en revanche, d’un risque de tempête financière venant des Etats-Unis, où l’inflation se maintient à un niveau plus élevé, empêchant la Réserve fédérale (Fed) de réduire ses taux.

En mars, l’inflation en zone euro était de 2,4 %, proche de votre objectif de 2 %. La bataille contre l’inflation est-elle gagnée ?

Elle n’est pas finie, mais on a enregistré plusieurs victoires importantes sur le chemin de la désinflation. On est revenu de 10 % d’inflation à 2,4 %. L’inflation sous-jacente [hors énergie et alimentaire] baisse aussi et est maintenant inférieure à 3 %. Tous les indicateurs vont dans le bon sens. Nous n’y sommes pas encore, mais nous y sommes presque. Nous pensons qu’en 2025 nous atteindrons notre objectif de 2 %.

Abstraction faite des risques géopolitiques, le principal danger qui demeure vient de l’inflation dans le secteur des services, qui est principalement alimentée par les salaires. Mais là aussi, il y a un affaiblissement évident de la dynamique : les salaires augmentaient de plus de 5 % en rythme annuel il y a quelques trimestres, alors qu’ils ont progressé d’un peu plus de 4 % seulement au dernier trimestre 2023.

Pourquoi, en se concentrant sur les salaires, est-ce toujours aux salariés de payer les conséquences ? Votre collègue du directoire de la BCE, Piero Cipollone, soulignait récemment qu’il fallait bien rattraper le pouvoir d’achat perdu…

Il faut que les salaires augmentent pour rattraper le pouvoir d’achat perdu, mais il faut que ça s’accompagne d’une amélioration de la productivité. Or, ce n’est pas le cas, qu’il s’agisse de la productivité par personne occupée ou par heure travaillée. En conséquence, les coûts unitaires de main-d’œuvre continuent d’augmenter. Je pense néanmoins que nous allons dans la bonne direction et que des gains de productivité sont proches.

Cela signifie-t-il qu’une baisse des taux d’intérêt en juin est une quasi-certitude ?

Nous avons été très clairs : si les choses évoluent dans le même sens que ces dernières semaines, nous réduirons en juin le caractère restrictif de notre politique monétaire. Comment on dit en français, sauf surprise d’ici là, c’est un « fait accompli ».

A quelle vitesse la BCE peut-elle baisser les taux d’intérêt après cela ?

Cela dépendra de l’évolution des données, de la situation géopolitique, de l’effet potentiel sur le prix du pétrole, par exemple. Nous devrons aussi surveiller l’évolution des salaires, de la productivité. Nous devrons également tenir compte de ce qui se passe aux Etats-Unis, où l’inflation est plus élevée. Le niveau d’incertitude est tel qu’il est très difficile de se prononcer. Je vous ai parlé du mois de juin. Au-delà, je préfère être très prudent.

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