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Duralex placé en redressement judiciaire : le malheureux destin du fleuron français du verre

Un ouvrier sur le site de La Chapelle-Saint-Mesmin, en juillet 2021.
Un ouvrier sur le site de La Chapelle-Saint-Mesmin, en juillet 2021. GUILLAUME SOUVANT / AFP

RÉCIT - Le verrier, connu pour ses gobelets «Picardie» et «Gigogne», a été placé en redressement judiciaire ce mercredi. Retour sur une réussite industrielle qui s’est lentement fissurée au fil des ans.

Qui ne s’est jamais amusé à lire son âge dans un verre Duralex? Ce rite, que l'on dirait vieux comme le monde, a enchanté des générations et des générations d'écoliers à l'heure de la cantine : il constituerait même, à en croire, la sociologue Géraldine Comoretto une «ouverture sur le futur et sur l’imaginaire». Les enfants d’autrefois seront certainement émus d’apprendre que le verrier français, connu pour ses modèles «Gigogne» et «Picardie», a été placé en redressement judiciaire ce mercredi par le tribunal de commerce d’Orléans avec une période d’observation de six mois. Le tribunal a nommé deux mandataires judiciaires, et renvoyé à une nouvelle date d'audience au 5 juin. «Le tribunal espère trouver un repreneur» pour la société française en difficulté, a expliqué à la presse un magistrat à l'issue de l'audience.

Ce n’est pas la première fois que Duralex se trouve dans une situation périlleuse. En 2022 déjà, l’entreprise avait failli baisser le rideau, acculée par la flambée des prix de l’énergie. Il avait fallu un prêt in extremis de l’État pour rallumer le four de l’usine historique et relancer la production. Le contexte difficile de l’année 2023, marquée par l’inflation, n’aurait pas laissé de seconde chance au verrier, qui se dit victime d’une consommation en «fort retrait» et d’une «concurrence exacerbée». La recherche des prix les plus bas par les particuliers et les structures collectives lui a porté un coup. Sans compter les mirobolants droits à la pollution que la société est sommée de payer à son ancien propriétaire. Rarement la maxime latine qui a jadis inspiré le nom de Duralex, «dura lex, sed lex» (la loi est dure, mais c’est la loi), n’aura résonné de manière aussi cruelle avec le sort d’une entreprise.

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89 commentaires
  • Oskar Lafontaine

    le

    Ce fleuron du verre n'était peut-être pas assez transparent au niveau de sa comptabilité.

  • Yael49

    le

    En gros : Mondialisation et libre marché pour exporter nos savoirs-faire puis accepter sans broncher les produits concurrents chinois, laisser une boîte être vendue à des patrons étrangers peu scrupuleux, et enfin se laisser saboter un pipeline stratégique par les USA... C'est certainement pas ce gouvernement de vendus qui va arranger la situation puisque c'est exactement ce qu'ils recherchent.

  • CEQUEJEANPENSE

    le

    L'Etat et les collectivités locales doivent impérativement trouver les moyens de sauver à nouveau cette entreprise et les 230 emplois qui lui sont associés.

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