Stade Rennais - Interview de Baptiste Santamaria : "Désiré Doué va devenir injouable"

Baptiste Santamaria : Je pense que ces statistiques mettent en valeur mon travail. C’est mon poste qui fait que je ne suis pas forcément mis en lumière, mais les statistiques parlent pour moi. Si je pouvais marquer davantage ou faire plus de passes décisives, je ne cracherais pas dessus. J'ai un rôle un peu plus dans l'ombre, je dois veiller à l'équilibre de l'équipe dans les transitions notamment. J'ai un poste un peu à part mais qui est tout aussi important que celui de buteur ou de passeur.

B.S. : Au mental, avec du travail sur moi. Il faut se remettre en question mais si j’étais remplaçant, c’est d’abord parce que le club avait recruté un grand nom comme Matic. C'est un très, très grand joueur. Mais ça ne remettait pas en cause ce que j'apportais à l'équipe, c'est juste qu'il y avait un nom en face et que je n'avais pas l'opportunité de m'exprimer. Au fur et à mesure du temps, on m'a remis sur le terrain et on a commencé à enchaîner des victoires. Je ne sais pas si c'est un hasard ou pas… (rires).

B.S. : En dehors du terrain, on s'entendait plutôt bien. J ai essayé de me nourrir de lui parce que c'est un nom, mais ce n'est pas qu'un nom. C'est quelqu'un de très fort et de très intelligent. On le voyait sur le terrain, ça se ressentait. La chose qui m'a le plus marqué, et là où j'ai le plus progressé, c'est au niveau de la sérénité. C'est un joueur très serein, très calme avec le ballon. C'est l'une de ses grandes forces.

B.S. : Notre saison est en dents de scie. Rennes est un très bon club qui continue à progresser, mais qui fait confiance à beaucoup de jeunes. Ils ont beaucoup de qualités mais font preuve parfois de maladresse, ce qui nous coûte certains points. Mais c'est le but de l'apprentissage. C'est un club qui mérite d'être dans les six mais ce sera à nous de faire ce qu'il faut jusqu'à la fin pour y être.

B.S. : La régularité. Cette année, on a eu des périodes où on a enchaîné 10 matches de haut vol et d'autres où on a failli sur cinq ou six matches. Au classement, ça ne pardonne pas. On ne peut pas mettre ça que sur le dos de la jeunesse mais plus il y a de la maturité, puis il y a d'expérience, moins on prolonge ces périodes de turbulences. Aujourd’hui, on est capable du pire comme du meilleur. La force de l’AS Monaco, par exemple, ça a été de gagner tous les matches face à des équipes inférieures à elle. C’est ce qui sépare sa saison de la nôtre.

B.S. : Non, pas du tout. L'objectif du club est très clair, c'est toujours aller plus haut. Ca fait six ans de suite qu'on est européen, on a toujours cette envie de faire perdurer le club dans la zone européenne. C'est à nous d'être réguliers, et cette année on ne l’a pas été. Le talent et les qualités qu'on a à disposition avec le groupe nous permettent encore d'y croire jusqu'au bout.

B.S. : C'est un joueur qui est très talentueux, qui sent énormément le football. Après, il est encore jeune (18 ans, ndlr). Il va devoir passer des paliers. Mais c'est un joueur qui aspire à aller dans les plus grands clubs. Il est unique en son genre : il aime la percussion et il est solide sur ses appuis. Désiré a des qualités techniques, de percussion et physique qui sont assez incroyables. Quand il gagnera en régularité, il va devenir injouable. Par rapport à son âge, c'est le jeune le plus doué que j'ai vu dans ma carrière.

B.S. : Oui, c’est fou. Steve ne fait pas ses 39 ans, c'est encore un super gardien. Sur nos derniers matchs, il a peu d'occasions de briller mais il fait les arrêts qu'il faut. C’est à ça qu’on voit les grands gardiens. Il anticipe énormément, il a beaucoup de talents et j’espère qu’il est loin d'être à la retraite.