Inondations, typhons, cyclones à répétition, canicules, montées des eaux, disparition de la biodiversité, mouvements de populations… Les effets du réchauffement climatique sont de plus en plus concrets. Malgré l’urgence, les géants pétroliers ne semblent pas pressés d’investir dans les énergies vertes. Pour cause : les explorations et les profits qui en découlent font toujours tourner la planche à billets.
« Quand on cherche, on trouve ! » Ce mantra, les multinationales de l’Oil & Gas se l’appliquent à merveille. Rien qu’en 2023, 20 projets pétroliers ou gaziers ont été validés, et 60 sont encore dans les tuyaux. Ils devraient voir le jour au cours de la prochaine décennie. Pourtant, au crépuscule des années 1990, les spécialistes prédisaient un sombre avenir à l’industrie pétrolière. Non en raison du réchauffement climatique, qui n’avait pas encore bousculé le débat public, mais plutôt parce que l’or noir était voué à disparaître, croyait-on. Les gisements s’asséchaient, certains étaient encore inaccessibles faute de la technologie adéquate, et d’autres étaient simplement méconnus. Conscientes d’être assises sur un tas d’or, les principales compagnies pétrolières ont investi des milliards, lancé des recherches plus aux larges des côtes et foré toujours plus profond. Aujourd’hui, les ressources n’ont jamais été aussi importantes. Après tout, qu’importe le climat, pourvu que les pétrodollars rentrent.
