Essayiste, membre de l’institut Montaigne et ex-diplomate, Michel Duclos analyse pour « Marianne » le « Sud global ». Une grille de lecture qui permet de comprendre ce qui unit les pays qui constituent ce groupe encore mal défini – la même méfiance envers l’Occident – mais aussi ce qui les désunit.
Sud global : depuis quelque temps, ce terme un peu flou envahit de plus en plus les plateaux télés où se succèdent les spécialistes en géopolitique. Le mot ne date pourtant pas d’hier. La notion, qui remonte à la fin des années 1960, est tout droit sortie de l'esprit de l’écrivain américain de gauche, Carl Oglesby, alors connu pour sa détestation assumée de l’Occident capitaliste. Pas étonnant donc que le terme soit usité aujourd’hui pour définir ses pays qui, bon an mal an, se situent dans une opposition plus ou moins franche aux Occidentaux… comprenez les Américains et leurs inféodés européens.