Masters 1000 Madrid (2e tour) : Rafael Nadal prend sa revanche sur Alex de Minaur et se rassure

Dix jours. Seulement une semaine et demie, voilà ce qu’il a fallu de tennis à Rafael Nadal pour retrouver assez de sensations et de confiance afin de dominer le numéro 11 mondial en la personne d’Alex de Minaur. Après la défaite du Majorquin à Barcelone contre ce même adversaire, son clan avait prévenu qu’il serait bien meilleur lors de leurs retrouvailles à Madrid. Eh bien, son staff a eu raison. L’homme aux 22 Grands Chelems est allé chercher la victoire en deux sets sur le court central ce samedi (7-6, 6-3).

L’Espagnol a dû batailler pour aller chercher sa qualification en 16e de finale du Masters 1000. Mais y a-t-il une autre voie pour se défaire d’un homme qui s’approche du niveau du top 10 mondial, après tant de difficultés physiques. Oui, aujourd’hui un grand champion a peut-être manqué de consistance. Mais aujourd’hui, un grand champion a fait son retour et s’est offert un membre du top 20 pour la première fois depuis le Masters 2022.

Une victoire qui s’est construite dès les premiers échanges. Car le Majorquin a tenu à cogner fort, d’entrée, comme pour montrer qu’il n’était plus le même homme qu’il y a dix jours. Si fort qu’il a breaké et mené 2-0 au début du premier set. Alex de Minaur est vite revenu et a forcé son adversaire du jour à en faire beaucoup plus pour l’emporter, mais le message était passé.

Pas forcément assez en jambes pour servir aussi fort qu’il le voudrait et changer d’appuis facilement quand il est pris à contrepied, l’Espagnol a compensé. D’abord avec un pourcentage de premier service réussi resté au-dessus des 70%. Surtout avec des gifles de coup droit phénoménales, qui ont dépoussiéré le souvenir de très grandes heures du tennis dans les têtes de son public madrilène.

De quoi emmener l’Australien en tie break, là où il y a 10 jours, le Majorquin avait concédé la première manche 7-5. Pour un joueur dont la dimension athlétique est un des fondements du jeu, le mental ne peut être à 100% quand le physique ne l’est pas non plus. Une vérité observable dans le tie break de la première manche, quand “Rafa” a gâché quatre balles de set offertes par l’Australien qui commençait à craquer, notamment sur son revers. Il a fallu pousser jusqu’à 8-6 pour empocher la mise, avant de mettre les pieds dans un deuxième acte plus serein.

Alors qu’on pensait que le temps jouerait en la faveur du numéro 11 mondial, il n’en a rien été. Le chouchou du public n’est pas monté en puissance pour autant, mais est parvenu à maintenir son niveau de jeu, proposer une défense cohérente et parfois impressionnante contre un De Minaur qui n’est s’est pas démonté. De quoi offrir quelques points dantesques, et faire oublier la brouille avec l’arbitre et le superviseur en début de match, la faute à une balle jugée faute mais non challengée, grâce à la qualité de son tennis. Le poing serré à la sortie de chaque échange accroché remporté, le regard presque noir et les sourcils froncés dans l’adversité, à mesure que le match avançait, une certitude se dévoilait : si Nadal n’est toujours pas aussi compétitif qu’auparavant, le voilà de nouveau immensément compétiteur.

Malgré un De Minaur qui a baissé de régime, l’Espagnol n’a pas attendu que la rencontre lui tombe dans le bec. Il est allé la chercher sur le jeu de service de son adversaire du jour et s’est mis en position de l’emporter grâce à un passing revers parfaitement frappé. Une double faute de l’Australien plus tard, Nadal avait pris sa revanche et plié le match en deux sets. Est-il prêt pour Roland Garros ? Est-il prêt pour les jeux ? Personne n’a encore la réponse, pas même le champion lui-même. Par contre, il est prêt à gagner.