suspense politiquePedro Sánchez va dire s’il reste Premier ministre de l’Espagne

Espagne : Pedro Sánchez va sortir de son silence pour dire s’il reste Premier ministre

suspense politiqueSa démission est dans la balance après l’annonce d’une enquête préliminaire pour trafic d’influence et corruption contre son épouse
Le Premier ministre Pedro Sánchez, à Madrid le 25 septembre 2023.
Le Premier ministre Pedro Sánchez, à Madrid le 25 septembre 2023. - Cezaro Da Luca / SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le dénouement est proche pour le suspense qui agite depuis quelques jours l’Espagne. Le pays va en effet savoir ce lundi s’il va connaître un véritable séisme politique. Le Premier ministre Pedro Sánchez va sortir de son silence et annoncer s’il démissionne ou non, après l’ouverture d’une enquête à l’encontre de son épouse, illustration, selon lui, d’une campagne de déstabilisation orchestrée par l’opposition de droite.

Au pouvoir depuis 2018, le dirigeant socialiste de 52 ans doit s’exprimer devant la presse à une heure qui n’a pas été encore précisée.

« J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir »

Habitué des coups d’éclat et des coups de poker, Sánchez a sidéré l’Espagne en mettant mercredi sa démission dans la balance après l’annonce par un tribunal madrilène de l’ouverture d’une enquête préliminaire pour trafic d’influence et corruption contre son épouse, Begoña Gómez. « J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir » afin de décider « si je dois continuer à être à la tête du gouvernement », a-t-il écrit dans une lettre de quatre pages, publiée sur X.

Fait absolument inédit, il a depuis suspendu toutes ses activités publiques. Scandant « Pedro, reste ! », des milliers de sympathisants se sont réunis samedi devant le siège du Parti socialiste à Madrid pour soutenir le Premier ministre.

S’il démissionne, de nouvelles élections anticipées pourraient être convoquées après celles du 23 juillet dernier, avec ou sans lui à la tête du Parti socialiste (PSOE). S’il reste à son poste, il pourrait choisir de se soumettre à une question de confiance afin de montrer à l’opposition qu’il bénéficie du soutien d’une majorité des députés.

L’enquête contre l’épouse de Pedro Sánchez, placée sous le sceau du secret de l’instruction, a été ouverte à la suite d’une plainte de l’association Manos limpias (Mains propres), un collectif proche de l’extrême droite. Elle porte en particulier, selon le média en ligne El Confidencial, sur les liens noués par Begoña Gómez avec le groupe Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait, au moment où Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement Sánchez l’obtention d’aides publiques.

Le parquet demande de classer l’enquête

Le parquet a demandé jeudi le classement de cette enquête, tandis que Manos limpias a reconnu que sa plainte était uniquement basée sur des articles de presse, mais le juge en charge du dossier n’a pas encore dévoilé ses intentions.

Très polarisé, le contexte politique s’est en outre fortement tendu ces derniers mois en Espagne en raison de l’opposition farouche de la droite à une loi d’amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017. Concession très controversée du Premier ministre aux séparatistes catalans, en échange de leur soutien à sa reconduction pour un nouveau mandat en novembre, cette loi a été votée en première lecture par les députés au mois de mars et devrait être adoptée définitivement fin mai.

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